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17

1 août 2011

Never knowing if there's solid ground below or hand to hold, or hell to pay...

Quand j'arrive dans un nouvel endroit, j'ai le réflexe inconscient de penser au voyage précédant. Ainsi, pendant mon stage à Madrid, mon amour pour la Grande-Bretagne surgissait au grand jour depuis mes profondes entrailles, à grand regret d'une époque révolue ravivée par les photos présentes dans mon ordinateur et des musiques qui tapissent la chambre aux souvenirs.
Aujourd'hui, je pense à Madrid. Une vie simple et smooth comme un trajet en métro. Le plaisir des ballades interminables, KFC, Burger King à la demande, Gran Via qui a des allures de villes américaine la nuit tombée, une atmosphère imprégnée par l'amour du sport et de la fête, on a l'impression que la vie tourne autour de ça là-bas, oubliant la crise économique faisant rage.
Mais mieux que ça, j'avais comme en Angleterre trouvé mon spot, un lieux que j'ai hanté de nombreuses de nuit, un simple parc, un vaste champ bordé par une autoroute, des bâtiments aux lignes épurées et l'éclairage adapté. Je n'attendais plus qu'Ellie Goulding de chanter pour compléter le tableau. Un lieu, un moment, une musique et j'avais l'impression d'être ailleurs, un peu partout à la fois, Le Nevada derrière l'épaule, le Japon à portée de pupille, une communion avec l'environnement qui répondait à chacune de mes questions.

La Suisse, c'est tout d'abord beaucoup de paysages campagnards, un jolie vert me rappelant d'ailleurs ceux que j'ai connu il y a maintenant 3 ans déjà. Fribourg, c'est un peu comme si je l'avais moi-même conçue, ce dont j'ai besoin et on oublie le reste. Un centre ville pour quelques magasins qui ont tous la facheuse habitude de fermer à 16h le samedi, un cinéma, un Mcdo et on ne sait pourquoi, en marchant dix minutes à pied on se trouve en pleine forêt et autres territoires sauvages. Ya pas une place de parking sans parcmètre, même dans les quartiers résidentiels comme pas mal de choses ici sont en fait empruntes de règles qu'il faut suivre sous peine de contravention voire pire. De ce fait, nous avons à faire à une population disciplinée, polie et dans la mesure où vous l'êtes , agréable. Révolus le temps où j'avais l'air con de suivre les règles et d'être poli, ici, j'ai trouvé une maison pour mes principes.

Au boulot, je suis entourés de personnages que j'observe comme j'ai toujouts l'habitude de faire pendant les moments où je suis ineffectif au boulot (je pense à autre chose que le dépit).
Il y a Daniel, suisse d'origine madrilène, qui a réalisé mon rêve adolescent d'épouser une nippone. Il a un esprit assez joueur et réfléchi, il s'amuse toujours à me parler ou me poser des questions à double sens qui me font hésiter longuement avant de répondre, le salaud héhé.
Sandra, une quarantaine de balai mais un esprit qui en a le quart, sans qu'on puisse lui reprocher sa bonne humeur quasi permanente.
Stéphanie, au débit de parole qui fait je connaissait en 3 jours toute sa vie par coeur à la place de mon outil de travail, ajoutez à cela un esprit borné et un ego surdimensionné, ça fait un sacré personnage qui met à rude épreuve son capital sympathie auprès des autres.
Sébastien a lui pour prédicat d'être fan d'arsenal et de son futur ex-capitaine Fabregas, exactement comme votre serviteur. Mais y a pas que dans ça qu'il me ressemble, si on exclut sa couleur de peau, bien différente de mon blanc pâle. Il m'aide parfois à assimiler des trucs que j'ai pas compris à n'importe quel moment, je lui doit déjà pas mal. Je suis ravi de travailler à coté de quelqu'un comme lui.
Mon chef, lui en bon lion, a le même caractère que mon beau-père, transpirant l'autorité dont il jouit, il met parfois la pression quand elle n'est pas nécessaire tout en demeurant un homme de valeur.
Xavier, qui est mon "pote" du travail, avec qui je mange tous les jours. 30 ballais, il a commencé une semaine avant moi, et un matin il est venu me parlé, essayant d'établir la "rookie connection" alors que je pensais que c'était un vétéran dans l'entreprise. Une allure droite et rigide, l'accent du Doubs, il est très mécanique, ne fais jamais les choses de façon différentes, j'étudie à chaque instant sa mécanique récurrente et ça me fait marrer, je l'envie même, la routine rassure mon anxiété permanente. Il rentre chez lui tous les week-end (2heures de routes) et tous les lundis je me marre de le voir arriver, les yeux éclatés d'avoir trop fait la "briiingue" avec sa copines et ses amis.

Puis après il y a d'autres types de spécimen comme la psycho, une vrai qui se met en transe à chaque fois que je lui amène des documents. Le fait qu'elle préfère les femmes  ne joue pas pour moi mais au moins au ça nous fait point commun, moi aussi je suis lesbien, je préfère les femmes.
Toujours de mauvaises humeur, pas du genre à laisser tout chez soi avant de partir au taf, se protège derrière une gestuelle tremblante qui oscille entre violence et folie. Les premières fois ça me surprenais, je pensait qu'elle allait vraiment me frapper et je savais pas comment j'aller réagir. Maintenant il me suffit d'imaginer quelqu'un de mon entourage assister à la scène avec moi et je ne peux cacher mon sourire, d'autres fois ça m'énerve et je me dis qu'elle a bien de la chance que je sois un rookie sympa. D'ailleurs les autres personnes sont intelligents de pas entrer en conflit et de garder le sourire quand elle leur parle mal, chose par contre qu'elle ne fait pas avec la hiérarchie... Jusqu'où ira ma patience?



J'ai répondu à pas mal d'annonces pour des colocations. Je préfère en général vivre seul mais je me suis dit que pour l'intégration et élargir son réseau social un peu plus vite, une colocation serait peut-être plus adaptée à ma situation actuelle. De plus les appartements dispos sont assez grand, une grande chambre et des colocs sympas suffiraient largement à mon bonheur.
Toutefois, la majorité des colocations sont tenus par des étudiants (normal, ville étudiante) et ils préfèrent légitimement avoir un étudiant plutôt qu'un salarié comme coloc'. Puis, en me baladant, j'ai découvert un endroit super beau, un grand parc, un playground et des apparts neufs comprenant des annonces pour colocations, the place! Ni une ni deux j'envoie un mail et le lendemain pendant le travail, un texto de réponse! Waow !Déjà ça fait plaisir une réponse. La personne me proposant une date pour faire une visite.
Le mercredi qui a suivi, la direction de l'entreprise située à Paris venait nous rendre visite pour une réunion marketing. La cravate était de mise dans cette réunion où l'on a expliqué que chaque bijou  est unique car il correspond à un moment dans la vie de chacun et un moment qu'il symbolisera quand il sera offert, j'ai bien aimé le concept, ça marche comme mon rapport à la musique un peu.
Bref après tout ça je me suis rendu vite fait à l'appartement, sans prendre le temps de me changer, je sonne, on ouvre la porte du d'entrée sans une parole. Arrivé à l'étage je n'ose choisir entre les différentes portes d'entrées et c'est elle qui était derrière moi qui s'ouvre brusquement, faisant sursauté mon corps déjà emprunt d'intense anxiété. Un large sourire tenait la porte, un large sourire qui s'est transformé en rire lorsque j'ai fait signe avec la main que j'avais frôlé l'arrêt cardiaque.
Ce sourire était un soleil purificateur, j'étais envahi jusque là par l'incertitude dans tous les compartiments de ma vie, sans repères et sans repos,  et on venait de m'offrir en gage de bienvenue une bienveillance soudaine. La bienfaitrice et maîtresse des lieux s'appelait Klaudia, qui au contraire de toutes les allemandes que j'ai pu connaître, était brune et ne survolait pas au dessus du mètre 80. Luc, l'autre colocataire (et celui dont j'allais prendre la place) était tout aussi gentil et paisible mais pas vif pour un sous. Ils m'ont fait une visite de chaque pièce et à partir de ce moment je n'ai pu former de mots compréhensible, seulement des "woaw, "wow" et autres expressions de la sorte. L'appartement me plaisait beaucoup, j'aurais pu emménager dans la soirée si cela avait été possible.
Cependant j'ai appris que je n'étai qu'un nom sur une liste et que c'est Klaudia qui détenait les clés de mon destin de ma future vie allocative... Verdict 2 jours après.
Le lendemain, je réfléchissais  à mes chances d'être choisi, j'avais donné toutes infos me concernant dans le but d'être clair et qu'elle puisse baser sa décision sur aucune inconnue, notamment celle de trop concernant la fin de mon contrat et la probabilité qu'il soit prolongé. En posant ce détail sur une balance je me disais que c'était alors plus judicieux pour elle de choisir un étudiant qui effectuera un bail complet plutôt qu'un salarié dont la présence au sein de la colocation peut s'arrêter du jour au lendemain.
Un peu défait  je me lançais vers d'autres recherches pensant que c'était foutu et la veille du decision day, alors que mes paupière abattues se fermaient je reçus un sms. Pensant que c'était un pub ou un message bienveillant d'une personne, je pris mon téléphone et je lus: "bienvenu dans notre colocation!!". J'ai pas dormi de la nuit et le lendemain j'avais la pêche comme ce n'était plus arrivé avant mon départ, le 1er août sonnait alors comme le véritable commencement.

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16 juillet 2011

Peace was never an option.

Le timing du contrat était très mauvais, en plus de m'avoir arraché au confort de façon brusque , il est quasi-impossible de trouver un studio ou une collocation libre en milieu de mois, les contrats de location étant effectif qu'à partir du 1er, et c'est bien normal... Après 2 nuits passées chez ma préceptrice, j'eu à me résoudre de loger ailleurs afin de ne pas abuser de leur gentillesse. Pas d'autre choix que l'auberge de jeunesse, rappelant au passage pleins de souvenirs (et une de meilleures célébrations d'anniversaire), qui offrait tout de même un confort relatif mais ne constituait pas réellement un moyen de vraiment se (re)poser.
Mes journées ne connaissait pas de pauses déjeuner, celle-ci dédiées entièrement à la recherche de logement, j'ai tenu 3 jours comme ça jusqu'à craquer. Je me sentais si mal et je ne voyais pas quelque chose de concret apparaître à l'horizon. 2 jours que j'avais commencé le taf, je n'y était pas encore installé, je n'avais pas encore à ma disposition le logiciel afin de pouvoir travailler (je me retenais de penser que j'aurais bien utilisé ces 2 jours chez moi), je n'avais pas d'endroit où je pouvais juste m'asseoir et réfléchir, tout le temps en mouvement, un peu le sentiment d'être un clodo. C'est dire, le mcdo que je squattait pour le wifi passait de nombreuses musiques que diffusait de façon très rébarbative la télévision française, autant je les détestais il y un mois, autant elles m'apportaient un peu de chaleur et des souvenirs à présent (Comme je hais The Corrs mais les entendre me ramènent toujours au jour d'un fantastique marriage en Ecosse, une terre désormais chère à mes yeux).
Sans prises dans ce flot continu, compressé dans une dimension encadrée dans une autre, marchant sans fin, je les entendait pourtant les notes de piano mais à chaque fois que je me retournais, il n'y avait personne qui chantait "Don't Stop Believing" et me remotiver.

Puis j'ai enfin réussi à localiser une chambre dans un foyer pour étudiants, dispo le lundi qui suivait. Étant seulement jeudi, je ne pouvais plus me résoudre à dormir un jour de plus à l'auberge de jeunesse, il me fallait patienter dans un endroit où je pouvais vraiment me reposer. J'ai trouvé une chambre dans une ferme pour à peu près le même prix.

Quand je dis une ferme, à côté la Roquette c'est une capitale. Il y avait tout, les vaches, l'odeur, une belle chambre en bois grande comme un studio et entièrement équipée, m'offrant une certaine autonomie des plus agréable. Ça m'a vraiment permis d'y voir plus clair et lundi j'ai pu enfin "emménager". Le foyer est tenu par une seule et même famille. 2 sœurs jumelles et handicapés (du genre fauteuil roulant électronique,  visage légèrement difforme, paix à leurs âmes...) s'occupaient de gérer administrativement le foyer et leur maman est en quelque sorte la concierge. Elle, c'est particulier, elle parle comme un mec, pas très aimable d'ailleurs, ça risque de pas le faire longtemps avec elle... D'autres de ses enfants traînent parfois dans les parages, malheureusement pour eux, pas tous "handicapés", c'est un peu le village consanguin de Sheitan tout ça...

Je me suis engagé contractuellement jusqu'à septembre avec une clause libératoire pour août que je compte bien utiliser, je n'ai pas envie d'attendre trop longtemps avant de pouvoir jouir d'une meilleur liberté là où je vis.

Pour mon premier jour au travail (bah oui si je suis ici c'est avant tout et surtout pour ça!) j'étais à la fois super excité et super nerveux. Il fallait donc trouver un moyen de paraître calme, et jaillir de confiance et d'assurance aux yeux des mes employeurs. Il fallait donc que je trouve donc un profil à imiter pour leurrer mes interlocuteurs sur mon réel état d'esprit: Charles Xavier de "X-men First Class". Ce personnage m'a ébloui, il avait tout: charisme, et un regard plein de convictions inébranlables et contagieuses qu'il transmettait au premier contact avec chacun de ses interlocuteurs avec rien qu'en se présentant de la façon la plus simple qui soit: "Bonjour! Charles Xavier, enchanté!" (le charme de l'accent Scottish en moins°.  C'est donc sur ce calque  que je m'apprêtais à faire ma véritable entrée en carrière. Stress et concentration ne font pas bon ménage et des petits dérapages ont survenus, ajoutant à la somme de pression celle du fourire que je luttait pour garder "interne":
"Bonjour! Je m'appelle Charl..Euh Guillome Raymoussin*,euh enchanté!".
(*anonymat face à Google oblige)

D'ailleurs en y repensant, j'étais tellement tendu que je me souviens plus trop de ce que j'ai dit, j'ai bien peur qu'à cause d'un léger oubli de ma part, y en ait au moins un dans l'entreprise qui doit vraiment penser que je m'appelle Charles Xavier... Tant pis.                                               cx
J'ai pu rencontrer un de mes chefs, classe et l'aura solide, il m'a fait une réunion perso pendant une demi-heure m'expliquant ce que j'allais réellement faire (pas de logistique à ma surprise mais quelque chose qui allait me permettre d'être polyvalent au final et d'avoir une plus grande valeur plus tard) avec des termes économiques et managériaux anglais sûrement enseignés lors de grandes études dans ce domaine. Pourtant  mon BTS et moi n'avions pas réellement peur, mais la fatigue, le stress et l'excitation me donnaient envie de dormir devant un discours pourtant si important, j'ai galérer à dissimuler mes envie de bailler, je comprends toujours pas mon métabolisme.

L'endroit est beau, le bâtiment n'est pas très haut mais possède aux moins sept sous-sols dont des douches et vestiaires pour les employés.  J'ai un bureau (espérant qu'il naura un autre destin que celui de ma vieille chambre°, un ordi, plein de trucs pour mettre de la paperasse (je hais gérer la paperasse), des chouettes stylos, un téléphone Cisco ("VCA Guillome Raymoussin bonjour!")...Bref tout est là pour que je me sente hyper bien au boulot, c'est très important.
Le truc le plus important: les salariés ont a disposition une cave entière remplies de caisses de cocacola (celui en bouteille de verre), de jus de fruits et autres boissons... Tout ça gratuit...
"Eh Guillome, c'est déjà le 4ème coca que tu bois là oh!
- C'est pour être plus dynamique au travail, chef!"
Les entrées dans les différents compartiments du bâtiment se font par des portes s'ouvrant avec des serrures magnétiques en passant le badges sur une surface pour activer le mécanisme. Les endroits ont l'on doit passer le badge sont pas toujours clairement indiqués (la sécurité est de mise) et il m'arrive parfois de passe du temps à trouver où je dois badger pour entrer dans une pièce, mais une fois trouvé, un cercle entourant un X apparaît en vert flattant mon ego de geek en me rappelant le logo d'où provient le personnage imité quelques lignes plutôt, j'ai frôlé plusieurs fois l'haimeriche.

Parlons business, ma tache est de gérer des stocks selon les demandes des clients que l'on reçoit avec l'aide (ou du moins par le biais) d'un logiciel assez connu (mais que je connaissais pas). Donc je transfère des marchandises entre ici, l'Europe, la Russie et le Moyen-Orient... Sauf que je connais aucune des procédures pour faire les choses correctement, sachant que vu la valeur des marchandises et l'importance des clients, l'erreur n'est pas une option.
J'essayais donc de glaner un maximum d'informations pour faire au mieux, mais on me donnais des consignes sans queue ni tête, aucune logique, même pas le spectre d'une formation comme convenu au préalable. Ma "marraine" en plus d'être enceinte, avait une sacré tonne de travail effectuer et moi je ne demandais vraiment pas mieux de pouvoir lui en décharger mais je ne pouvais qu'être frustré de ne pas pouvoir en faire autant. Dans l'incompréhension la plus totale face aux consignes qu'on me donnait et bloqué, je regrettais de ne pas pouvoir faire de la GOIE pour laquelle cette année, j'étais passé de nullard à maîtrise totale.

Et je les observais, taffant tranquillement entre ordinateur et téléphone, ça a l'air tellement simple, moi aussi je voulais jouer mais j'avais l'impression qu'on m'en empêchait, la haine me montait, seul le coca me calmait. Déjà instable moralement à cause du logement, je venais au travail avec l'ambition de réussir, de faire qu'une des deux dimensions de mon début de vie soit stable et ce n'était pas le cas.

Puis vint le moment inattendu où mon vieux prof m'envoie un mail juste avant la fin de ma journée de travail, me notifiant de l'obtention de mon BTS accompagné d'une petite phrase qui m'a assez touché. J'ai été pris d'un coup à la gorge, le menton tremblait... La journée terminée, je me suis faufilé dans ma voiture, et j'ai enfin pu relâcher les larmes qui attendaient leur sortie depuis une heure. Cette nouvelle m'a fait vraiment bizarre, c'est pas que je ne croyais pas avoir mon BTS, loin de là sans être vantard mais implicitement ça voulait dire beaucoup de choses. Pas mal de souvenirs ont rejailli dans ma tête, ça m'a fait l'effet d'un "adieu", d'un " ça y est c'est fini", d'un cordon ombilical qui se rompt définitivement. "Tu es pétris de qualités humaines, je te souhaite d'être heureux dans la vie", ou comment un titre de major de promo ou autres mentions n'ont plus aucune valeur. Cette phrase m'a énormément touché et déstabilisé, mais j'était frustré car ça me servais à rien ici pour l'instant. Aah je dois tant à ce BTS, à ces profs, à ces camarades, ils m'ont fait râler souvent, mais ils sont désormais bien présents dans le cercle assez fermé de mon cœur (c'est gay nan?).

Tout ça m'a fait réfléchir. Combien de fois j'avais du gaver mon entourage avec mes désirs de partir, que ça arriverait bientôt, et maintenant que c'est arrivé je chiale et je me plains comme un tapette.
71159_95728645813_4957033_nVisionner les derniers épisode de Friday Night Lights et Glee (et mes idoles Coach Taylor et Will Shuester) m'ont fait comprendre que la vie est rythmée sur la construction et la destruction, c'est ce qui forge un individu et le fait avancer vers une direction plutôt qu'une autre.
Je suis parti pour réussir, il n'y a pas d'autres options et c'est donc à l'image de mes mentors et pour les gens qui croient en moi que, malgré les obstacles qui me rongent moralement et physiquement (j'ai perdu déjà 7 kilos en 2 semaines bien que mangeant pas mal de saloperies pour l'instant), cela n'est rien face à l'édifice que je compte construire, pierre après pierre. Travail, logement...ça sera dur... Qu'importe, un par un, bientôt qu'un lointain souvenir, on en rigolera.



Je suis (définitivement) arrivé en Suisse...et je les perçois enfin.







9 juillet 2011

Half the man.

31 mai 2011: ma vie bascule, la preuve que 2 ans de BTS ont été la bonne voie à suivre sonne à mon téléphone, je viens d'obtenir un CDD dans une grande entreprise située en Suisse. Euphorique, excité bien que toujours en période d'examens, j'avais enfin la rassurante impression que j'allais réussir ma vie.
"Bon il faut le temps aux RH de préparer ton contrat, on reviendra vers toi en temps voulu"
Cette phrase laissait entendre que j'aurais du temps avant de partir, sûrement un mois, histoire de me laisser finir mes exams et de commencer le contrat un "1er"du mois.

Cette idée me plaisait, j'avais des choses à faire; finir Red Dead Redemption, profitez à fond de mon panier de basket-ball, monter à Aix, régler des détails... Et un truc dont j'avais pris goût: passer le temps avec mes camarades amis du BTS.

9 juin 2011: je reçois mon contrat de travail, après avoir collapsé sur le salaire plus qu'idéal pour un premier travail, un élément me partage "premier jour de travail effectif le 14 juin". A la suite de cette nouvelle, le programme s'annonçait chargé: vendredi examen final, samedi 8h-20h à décathlon, dimanche grand départ puisque lundi était férié et mardi le premier jour de travail.

C'est donc après une soirée entre amis que le sentiment de tristesse couplé à celui de la peur a commencé à m'envahir. J'appréciais tellement ces moments de toutes quiétudes, une atmosphère de vacances qui stoppe brusquement. Pris à la gorge il me fallu pourtant me décider à aller de l'avant, cette opportunité ça faisait très longtemps que je l'attendais (les choses qui s'enchaînent au dernier moment, c'est aussi une situation récurrente de ma petite vie, tout est "conforme" donc).

Mes parents avaient choisis cette semaine (jour du départ compris) pour des séries interminables de disputes, me laissant tout d'abord douter de la stabilité familiale une fois parti, toujours persuadé qu'à par moi, personne n'aurait la volonté de la maintenir. Ça a aussi influé sur l'ambiance, il a fallu forcer pour fêter ce contrat bénédictoire en famille, au contraire de mes amis du CI, qui m'ont noyé de compliments.

Et j’eus du prendre la route, tout sauf confiant. Miné par le rythme de la semaine passée et celle qui se profilait. Les messages que je recevais tout au long de la route, toujours de la part de mes "protégés" me bouleversaient, j'aurais tellement aimé qu'ils m'accompagnent durant ces 8heures de solitude et d'incertitudes. J'ai réalisait combien je les aimais, qu'ils étaient devenus super important à mes yeux, que je voulais qu'ils partagent bien plus que les 2 ans maximum que je leur avait accordé au préalable. Sans radio (à part celle que je me faisait à moi-même), sans GPS, rien ne pouvait empêcher mon esprit de penser, je m'inventais pour une poignée de minutes chacun un ami comme copilote pioché parmi mes proches, retenant mes larmes souvent. Je comprenait donc que malgré toutes les fois où j'exprimais mon désir de partir, je n'était pas encore prêt à le faire.

Je suis fier de ma voiture, elle m'a mené à bon port sans aucun soucis malgré son grand âge et son moteur incompatible avec ce genre d'aventure. Équipé d'un simple plan, j'ai traversé une partie de l'Italie (sans me tromper, alors que j'ai eu maintes fois l'impression du contraire) puis arrivé à la frontière... La nature sauvage, des montagnes immenses, des bois denses, "putain c'est le Minnesota" me disais-je. J'avais quitté l'autoroute que j'aime assez faut dire pour 2h de route zigzaguant entre les montagnes enneigées et sans indications si ce n'est l'instinct. Là je me suis vraiment dit que ça allait pas, qu'il fallait surtout pas que ma voiture me lâche ici, que j'étais désormais putain de seul et que je n'était pas du tout le solitaire que je pensais avoir toujours été. Ça en fait des désillusion tout ça...

Je suis arrivé chez ma "marraine" tant bien que mal, totalement vidé physiquement encore plus moralement, j'avais du mal à exprimer mes idées au téléphone avec ma mère, qui avait une voix heureuse de savoir que j'étais encore en vie au contraire des larmes de tristesse et d'inquiétude de la matinée. Mes hôtes furent et  sont  toujours adorables, je leur dois énormément mais je demeurais hanté par la frustration d'une chaleur familiale qui me manquait déjà? La suite ne s'annonçait pas plus reposante, il me fallait me préparer à une nouvelle vie qui à ses différences, un travail où l'on va me demander beaucoup mais aussi continuer mes recherches de logement non achevées dues au départ précipité...


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