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9 juillet 2011

Half the man.

31 mai 2011: ma vie bascule, la preuve que 2 ans de BTS ont été la bonne voie à suivre sonne à mon téléphone, je viens d'obtenir un CDD dans une grande entreprise située en Suisse. Euphorique, excité bien que toujours en période d'examens, j'avais enfin la rassurante impression que j'allais réussir ma vie.
"Bon il faut le temps aux RH de préparer ton contrat, on reviendra vers toi en temps voulu"
Cette phrase laissait entendre que j'aurais du temps avant de partir, sûrement un mois, histoire de me laisser finir mes exams et de commencer le contrat un "1er"du mois.

Cette idée me plaisait, j'avais des choses à faire; finir Red Dead Redemption, profitez à fond de mon panier de basket-ball, monter à Aix, régler des détails... Et un truc dont j'avais pris goût: passer le temps avec mes camarades amis du BTS.

9 juin 2011: je reçois mon contrat de travail, après avoir collapsé sur le salaire plus qu'idéal pour un premier travail, un élément me partage "premier jour de travail effectif le 14 juin". A la suite de cette nouvelle, le programme s'annonçait chargé: vendredi examen final, samedi 8h-20h à décathlon, dimanche grand départ puisque lundi était férié et mardi le premier jour de travail.

C'est donc après une soirée entre amis que le sentiment de tristesse couplé à celui de la peur a commencé à m'envahir. J'appréciais tellement ces moments de toutes quiétudes, une atmosphère de vacances qui stoppe brusquement. Pris à la gorge il me fallu pourtant me décider à aller de l'avant, cette opportunité ça faisait très longtemps que je l'attendais (les choses qui s'enchaînent au dernier moment, c'est aussi une situation récurrente de ma petite vie, tout est "conforme" donc).

Mes parents avaient choisis cette semaine (jour du départ compris) pour des séries interminables de disputes, me laissant tout d'abord douter de la stabilité familiale une fois parti, toujours persuadé qu'à par moi, personne n'aurait la volonté de la maintenir. Ça a aussi influé sur l'ambiance, il a fallu forcer pour fêter ce contrat bénédictoire en famille, au contraire de mes amis du CI, qui m'ont noyé de compliments.

Et j’eus du prendre la route, tout sauf confiant. Miné par le rythme de la semaine passée et celle qui se profilait. Les messages que je recevais tout au long de la route, toujours de la part de mes "protégés" me bouleversaient, j'aurais tellement aimé qu'ils m'accompagnent durant ces 8heures de solitude et d'incertitudes. J'ai réalisait combien je les aimais, qu'ils étaient devenus super important à mes yeux, que je voulais qu'ils partagent bien plus que les 2 ans maximum que je leur avait accordé au préalable. Sans radio (à part celle que je me faisait à moi-même), sans GPS, rien ne pouvait empêcher mon esprit de penser, je m'inventais pour une poignée de minutes chacun un ami comme copilote pioché parmi mes proches, retenant mes larmes souvent. Je comprenait donc que malgré toutes les fois où j'exprimais mon désir de partir, je n'était pas encore prêt à le faire.

Je suis fier de ma voiture, elle m'a mené à bon port sans aucun soucis malgré son grand âge et son moteur incompatible avec ce genre d'aventure. Équipé d'un simple plan, j'ai traversé une partie de l'Italie (sans me tromper, alors que j'ai eu maintes fois l'impression du contraire) puis arrivé à la frontière... La nature sauvage, des montagnes immenses, des bois denses, "putain c'est le Minnesota" me disais-je. J'avais quitté l'autoroute que j'aime assez faut dire pour 2h de route zigzaguant entre les montagnes enneigées et sans indications si ce n'est l'instinct. Là je me suis vraiment dit que ça allait pas, qu'il fallait surtout pas que ma voiture me lâche ici, que j'étais désormais putain de seul et que je n'était pas du tout le solitaire que je pensais avoir toujours été. Ça en fait des désillusion tout ça...

Je suis arrivé chez ma "marraine" tant bien que mal, totalement vidé physiquement encore plus moralement, j'avais du mal à exprimer mes idées au téléphone avec ma mère, qui avait une voix heureuse de savoir que j'étais encore en vie au contraire des larmes de tristesse et d'inquiétude de la matinée. Mes hôtes furent et  sont  toujours adorables, je leur dois énormément mais je demeurais hanté par la frustration d'une chaleur familiale qui me manquait déjà? La suite ne s'annonçait pas plus reposante, il me fallait me préparer à une nouvelle vie qui à ses différences, un travail où l'on va me demander beaucoup mais aussi continuer mes recherches de logement non achevées dues au départ précipité...


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