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1 août 2011

Never knowing if there's solid ground below or hand to hold, or hell to pay...

Quand j'arrive dans un nouvel endroit, j'ai le réflexe inconscient de penser au voyage précédant. Ainsi, pendant mon stage à Madrid, mon amour pour la Grande-Bretagne surgissait au grand jour depuis mes profondes entrailles, à grand regret d'une époque révolue ravivée par les photos présentes dans mon ordinateur et des musiques qui tapissent la chambre aux souvenirs.
Aujourd'hui, je pense à Madrid. Une vie simple et smooth comme un trajet en métro. Le plaisir des ballades interminables, KFC, Burger King à la demande, Gran Via qui a des allures de villes américaine la nuit tombée, une atmosphère imprégnée par l'amour du sport et de la fête, on a l'impression que la vie tourne autour de ça là-bas, oubliant la crise économique faisant rage.
Mais mieux que ça, j'avais comme en Angleterre trouvé mon spot, un lieux que j'ai hanté de nombreuses de nuit, un simple parc, un vaste champ bordé par une autoroute, des bâtiments aux lignes épurées et l'éclairage adapté. Je n'attendais plus qu'Ellie Goulding de chanter pour compléter le tableau. Un lieu, un moment, une musique et j'avais l'impression d'être ailleurs, un peu partout à la fois, Le Nevada derrière l'épaule, le Japon à portée de pupille, une communion avec l'environnement qui répondait à chacune de mes questions.

La Suisse, c'est tout d'abord beaucoup de paysages campagnards, un jolie vert me rappelant d'ailleurs ceux que j'ai connu il y a maintenant 3 ans déjà. Fribourg, c'est un peu comme si je l'avais moi-même conçue, ce dont j'ai besoin et on oublie le reste. Un centre ville pour quelques magasins qui ont tous la facheuse habitude de fermer à 16h le samedi, un cinéma, un Mcdo et on ne sait pourquoi, en marchant dix minutes à pied on se trouve en pleine forêt et autres territoires sauvages. Ya pas une place de parking sans parcmètre, même dans les quartiers résidentiels comme pas mal de choses ici sont en fait empruntes de règles qu'il faut suivre sous peine de contravention voire pire. De ce fait, nous avons à faire à une population disciplinée, polie et dans la mesure où vous l'êtes , agréable. Révolus le temps où j'avais l'air con de suivre les règles et d'être poli, ici, j'ai trouvé une maison pour mes principes.

Au boulot, je suis entourés de personnages que j'observe comme j'ai toujouts l'habitude de faire pendant les moments où je suis ineffectif au boulot (je pense à autre chose que le dépit).
Il y a Daniel, suisse d'origine madrilène, qui a réalisé mon rêve adolescent d'épouser une nippone. Il a un esprit assez joueur et réfléchi, il s'amuse toujours à me parler ou me poser des questions à double sens qui me font hésiter longuement avant de répondre, le salaud héhé.
Sandra, une quarantaine de balai mais un esprit qui en a le quart, sans qu'on puisse lui reprocher sa bonne humeur quasi permanente.
Stéphanie, au débit de parole qui fait je connaissait en 3 jours toute sa vie par coeur à la place de mon outil de travail, ajoutez à cela un esprit borné et un ego surdimensionné, ça fait un sacré personnage qui met à rude épreuve son capital sympathie auprès des autres.
Sébastien a lui pour prédicat d'être fan d'arsenal et de son futur ex-capitaine Fabregas, exactement comme votre serviteur. Mais y a pas que dans ça qu'il me ressemble, si on exclut sa couleur de peau, bien différente de mon blanc pâle. Il m'aide parfois à assimiler des trucs que j'ai pas compris à n'importe quel moment, je lui doit déjà pas mal. Je suis ravi de travailler à coté de quelqu'un comme lui.
Mon chef, lui en bon lion, a le même caractère que mon beau-père, transpirant l'autorité dont il jouit, il met parfois la pression quand elle n'est pas nécessaire tout en demeurant un homme de valeur.
Xavier, qui est mon "pote" du travail, avec qui je mange tous les jours. 30 ballais, il a commencé une semaine avant moi, et un matin il est venu me parlé, essayant d'établir la "rookie connection" alors que je pensais que c'était un vétéran dans l'entreprise. Une allure droite et rigide, l'accent du Doubs, il est très mécanique, ne fais jamais les choses de façon différentes, j'étudie à chaque instant sa mécanique récurrente et ça me fait marrer, je l'envie même, la routine rassure mon anxiété permanente. Il rentre chez lui tous les week-end (2heures de routes) et tous les lundis je me marre de le voir arriver, les yeux éclatés d'avoir trop fait la "briiingue" avec sa copines et ses amis.

Puis après il y a d'autres types de spécimen comme la psycho, une vrai qui se met en transe à chaque fois que je lui amène des documents. Le fait qu'elle préfère les femmes  ne joue pas pour moi mais au moins au ça nous fait point commun, moi aussi je suis lesbien, je préfère les femmes.
Toujours de mauvaises humeur, pas du genre à laisser tout chez soi avant de partir au taf, se protège derrière une gestuelle tremblante qui oscille entre violence et folie. Les premières fois ça me surprenais, je pensait qu'elle allait vraiment me frapper et je savais pas comment j'aller réagir. Maintenant il me suffit d'imaginer quelqu'un de mon entourage assister à la scène avec moi et je ne peux cacher mon sourire, d'autres fois ça m'énerve et je me dis qu'elle a bien de la chance que je sois un rookie sympa. D'ailleurs les autres personnes sont intelligents de pas entrer en conflit et de garder le sourire quand elle leur parle mal, chose par contre qu'elle ne fait pas avec la hiérarchie... Jusqu'où ira ma patience?



J'ai répondu à pas mal d'annonces pour des colocations. Je préfère en général vivre seul mais je me suis dit que pour l'intégration et élargir son réseau social un peu plus vite, une colocation serait peut-être plus adaptée à ma situation actuelle. De plus les appartements dispos sont assez grand, une grande chambre et des colocs sympas suffiraient largement à mon bonheur.
Toutefois, la majorité des colocations sont tenus par des étudiants (normal, ville étudiante) et ils préfèrent légitimement avoir un étudiant plutôt qu'un salarié comme coloc'. Puis, en me baladant, j'ai découvert un endroit super beau, un grand parc, un playground et des apparts neufs comprenant des annonces pour colocations, the place! Ni une ni deux j'envoie un mail et le lendemain pendant le travail, un texto de réponse! Waow !Déjà ça fait plaisir une réponse. La personne me proposant une date pour faire une visite.
Le mercredi qui a suivi, la direction de l'entreprise située à Paris venait nous rendre visite pour une réunion marketing. La cravate était de mise dans cette réunion où l'on a expliqué que chaque bijou  est unique car il correspond à un moment dans la vie de chacun et un moment qu'il symbolisera quand il sera offert, j'ai bien aimé le concept, ça marche comme mon rapport à la musique un peu.
Bref après tout ça je me suis rendu vite fait à l'appartement, sans prendre le temps de me changer, je sonne, on ouvre la porte du d'entrée sans une parole. Arrivé à l'étage je n'ose choisir entre les différentes portes d'entrées et c'est elle qui était derrière moi qui s'ouvre brusquement, faisant sursauté mon corps déjà emprunt d'intense anxiété. Un large sourire tenait la porte, un large sourire qui s'est transformé en rire lorsque j'ai fait signe avec la main que j'avais frôlé l'arrêt cardiaque.
Ce sourire était un soleil purificateur, j'étais envahi jusque là par l'incertitude dans tous les compartiments de ma vie, sans repères et sans repos,  et on venait de m'offrir en gage de bienvenue une bienveillance soudaine. La bienfaitrice et maîtresse des lieux s'appelait Klaudia, qui au contraire de toutes les allemandes que j'ai pu connaître, était brune et ne survolait pas au dessus du mètre 80. Luc, l'autre colocataire (et celui dont j'allais prendre la place) était tout aussi gentil et paisible mais pas vif pour un sous. Ils m'ont fait une visite de chaque pièce et à partir de ce moment je n'ai pu former de mots compréhensible, seulement des "woaw, "wow" et autres expressions de la sorte. L'appartement me plaisait beaucoup, j'aurais pu emménager dans la soirée si cela avait été possible.
Cependant j'ai appris que je n'étai qu'un nom sur une liste et que c'est Klaudia qui détenait les clés de mon destin de ma future vie allocative... Verdict 2 jours après.
Le lendemain, je réfléchissais  à mes chances d'être choisi, j'avais donné toutes infos me concernant dans le but d'être clair et qu'elle puisse baser sa décision sur aucune inconnue, notamment celle de trop concernant la fin de mon contrat et la probabilité qu'il soit prolongé. En posant ce détail sur une balance je me disais que c'était alors plus judicieux pour elle de choisir un étudiant qui effectuera un bail complet plutôt qu'un salarié dont la présence au sein de la colocation peut s'arrêter du jour au lendemain.
Un peu défait  je me lançais vers d'autres recherches pensant que c'était foutu et la veille du decision day, alors que mes paupière abattues se fermaient je reçus un sms. Pensant que c'était un pub ou un message bienveillant d'une personne, je pris mon téléphone et je lus: "bienvenu dans notre colocation!!". J'ai pas dormi de la nuit et le lendemain j'avais la pêche comme ce n'était plus arrivé avant mon départ, le 1er août sonnait alors comme le véritable commencement.

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Commentaires
D
Proud of you bro!
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